Comme pour toute personne, vieillir amène avec soi des changements physiques, cognitifs et psychosociaux. Les personnes autistes ne sont pas épargnées par ces transformations, mais certaines dimensions du vieillissement peuvent poser des défis supplémentaires ou distincts.
Les effets du vieillissement physique
Avec l’âge, des problèmes de santé spécifiques deviennent plus fréquents : trouble de la vue, douleur articulaire, augmentation du risque de maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension. Chez les personnes autistes, ces aspects peuvent être aggravés par des particularités sensorielles ou une moindre compréhension des signaux corporels. Par exemple, une douleur mal identifiée ou exprimée peut compliquer les diagnostics médicaux et retarder les soins appropriés.
Une étude britannique menée en 2020 a révélé que les troubles gastro-intestinaux, déjà fréquents chez les adultes autistes, pouvaient s’amplifier avec l’âge. Là encore, cela souligne l’importance d’un suivi médical spécialisé qui tient compte de ces spécificités.
Vieillissement cognitif et interactions sociales
Certaines recherches récentes, par exemple celles publiées dans le "Journal of Autism and Developmental Disorders", suggèrent qu’il pourrait y avoir une accélération des déclins cognitifs liés à l’âge chez certaines personnes autistes. Cela inclut des domaines comme la mémoire à court terme ou des difficultés accrues dans le traitement des informations complexes. Néanmoins, d’autres études indiquent qu’un environnement stimulant et adapté peut jouer un rôle clé pour ralentir ces déclins.
Socialement, le vieillissement peut s’accompagner d’un isolement plus important pour les personnes autistes – mais aussi d’un soulagement. Par exemple, certaines interactions qui étaient perçues comme pesantes (pressions sociales, exigences professionnelles) s’estompent avec l’âge, et de nombreuses personnes décrivent une plus grande acceptation d’elles-mêmes.